Le phénomène d’accaparement des terres agricoles et ses incidences sur la situation socio-économique des pays africains

Le phénomène d’accaparement des terres agricoles et ses incidences sur la situation socio-économique des pays africains
L’accaparement des terres agricoles est devenu un enjeu central dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, où des millions d’hectares sont cédés à des investisseurs étrangers, souvent au détriment des communautés locales. Le phénomène s’est intensifié depuis la crise financière de 2008 qui a renforcé l’intérêt des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres agricoles, en particulier en Afrique.
Là où l’agriculture familiale représente une source essentielle de subsistance, ces acquisitions massives risquent d’aggraver la précarité des paysan·nes et de compromettre la souveraineté alimentaire.
Ce sujet est d’autant plus crucial que la pression foncière ne cesse d’augmenter, alimentant tensions sociales et débats politiques sur la gestion des ressources naturelles.
L’étude « Le phénomène d’accaparement des terres agricoles et ses incidences sur la situation socio-économique des pays africains », publiée dans la Revue Française d’Économie et de Gestion, analyse les tendances actuelles de ces transactions foncières et leurs effets sur le développement des pays concernés.
Les auteurs, chercheurs à l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako, s’appuient sur une analyse documentaire pour examiner les motivations des investisseurs, le rôle des États africains et les conséquences pour les populations locales.
Ils mettent en évidence les tensions entre les promesses de développement économique portées par ces investissements et les risques qu’ils engendrent pour la sécurité alimentaire et les droits fonciers des paysans.
Les résultats de l’étude révèlent une dualité marquée : si ces investissements favorisent l’introduction de nouvelles technologies, la mécanisation et le développement des infrastructures agricoles, ils contribuent aussi à la marginalisation des agricultrices et agriculteurs locaux et à la domination des cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières.
L’article souligne que l’absence de régulation adéquate et de gouvernance foncière expose les paysan·nes à l’expropriation, renforçant la pauvreté et l’insécurité alimentaire.
Les auteurs plaident ainsi pour une meilleure régulation des acquisitions foncières et une gouvernance plus transparente, afin de garantir que ces investissements bénéficient réellement aux populations locales et ne deviennent pas un facteur supplémentaire de précarisation en Afrique.
Source: interReseau, bulletin de veille n°498
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